10 peurs en IEF (et comment les surmonter)

7 décembre 2019 | Instruction en Famille, Témoignages | 3 commentaires

Soyons clairs ! Il y a 15 ans, quand j’ai commencé « l’école à la maison », j’étais souvent effrayée. Yeux hagards, bouche pâteuse, et mains moites, je me demandais bien comment je pourrai franchir ce cap aussi haut que l’Annapurna et comment surmonter mes peurs en IEF.
15 ans de recul : quelle différence ! Je me rends compte, à présent, combien mes craintes étaient infondées et me félicite d’être venue à bout de ce qui a posteriori me semble plus ressembler à un ridicule monticule qu’à un sommet inaccessible.
On vous évite aujourd’hui que vous n’attendiez 15 ans avant d’être rassurée en analysants ensemble les 10 craintes les plus courantes en IEF. L’objectif est que vous puissiez y faire face – et plus important encore, les surmonter.

Allez c’est parti pour un trek sur monticule !

1. Mon enfant n’est pas confronté au monde réel

L’école ne donne pas les clés pour affronter le monde réel : les enfants sont regroupés par âge. Avez-vous déjà vu ce genre de regroupement dans la vraie vie ? Ils n’y sont confrontés qu’aux connaissances contenues dans les programmes imposés et la curiosité reste le parent pauvre des apprentissages scolaires.
Choisir l’IEF n’est pas chose aisée. Cependant, l’un des principaux avantages, c’est la maîtrise du temps : chaque enfant peut être guidé individuellement dans sa découverte de la société.
Les enfants instruits en famille ont le temps de profiter de chaque occasion pour maximiser leurs expériences au sein de leur communauté :
• Bénévolat,
• Échanges et discussions,
• Engagement
• Clubs nature
• …

 

2. Je n’arrive pas à motiver mes enfants, tous les jours

Et personne ne vous le demande ! Surtout pas vos enfants, qui profiteront d’une journée canapé pour visionner des vidéos scientifiques sur YouTube, dévoreront le dernier manga, inventeront leurs propres jeux ou réaliseront de façon autonome un lapbook sur l’un de leurs multiples centres d’intérêt. Prévoyez un plan B pour les jours où la fatigue se fait sentir :
• Une sortie pédagogique : musée, exposition artistique
• Une sortie pas très pédagogique : le salon de thé voisin et ses meringues colorées géantes
• Une balade nature : découverte de l’écosystème de la mare en bottes étanches et vêtements ne craignant aucune éclaboussure
• Une expérience à ciel ouvert : tester la résistance des boules de neige par le lancer sur un vieux portail rouillé !
Collecte de feuilles dans la forêt voisine
• Assister à un concert de cornemuse

Il est irréaliste de penser que vous garderez le même enthousiasme pour l’IEF tous les jours. L’apprentissage se fera plus discret, mais il sera toujours là ! Lorsque vous partez de la curiosité naturelle de votre enfant, en répondant à ses demandes, sa motivation à apprendre va aller en croissant et sur des sujets qui vous étonneront certainement. Etes-vous prêts à vous intéresser à la reproduction asexuée des spongiaires, le déplacement des masses d’air dans l’hémisphère nord ou les protozoaires ? En étant prêt à braver et alimenter les passions les plus saugrenues mais non pas dépourvus d’intérêts de vos petits curieux, il sera ensuite bien plus facile de préserver un haut niveau d’enthousiasme chez vos jeunes élèves/enfants.

Comme nous, les enfants veulent avoir le choix : ils aspirent à être autonomes et décideurs dans l’aménagement de leur remploi du temps. Lorsque nos préadolescents et adolescents apprennent à être des gestionnaires indépendants de leur temps et de leur éducation, ils continuent d’apprendre. Et cela sans que l’on s’en rende compte. Combien de fois, me suis-je étonné au détour d’une conversation de la quantité d’informations que mes enfants avaient acquise sans que j’en sois responsable ! La psychanalyse freudienne pour l’un, la maîtrise de la pétrographie d’une roche magmatique pour l’autre ou bien encore l’upsweep !

 

3. Une de mes peurs en IEF :  me mettre en colère

L’instruction en famille est une école de l’humilité 😊 ! La patience est une compétence qui s’acquiert petit à petit. On ne vous le cache pas, il y aura des jours difficiles. Faites des provisions de patience pour les mauvais jours, et reconnaissez que certains lundis (ou vendredis ?), vous pourriez vous énerver, momentanément. C’est un processus à long terme, les erreurs en font partie. Ce qui me causait des réactions presque épidermiques, il y a 14 ans, me fait l’effet d’une goutte d’eau sur un parapluie aujourd’hui.

 

4. Je suis confrontée à la maladie

Les parents en instruction en famille rencontrent les mêmes maladies et les mêmes événements que les autres familles :
• Une grossesse
• un parent qui est à l’hôpital ou qui récupère à la maison
• un conjoint en arrêt
Lorsque de telles situations se produisent, évaluez la meilleure façon d’appréhender l’IEF, en fonction des circonstances telles qu’elles sont (et non en fonction de ce que nous aimerions qu’elles soient). Concentrez-vous sur ce que vous pouvez accomplir avec les limites d’une maladie sans tenir compte des empêchements forcément engendrés par la situation.
Vous devrez peut-être réduire les études aux fondamentaux (français et maths) ou au contraire aux sujets vers lesquels vos enfants n’auront aucun mal à s’approprier (ceux liés à leurs centres d’intérêts). On peut apprendre, et enseigner, même dans les salles d’attente ou à l’hôpital. Si vous utilisez un cours par correspondance, choisissez les leçons qui ne nécessitent aucune planification intensive de votre part. Et lors des moments stressants, faites une pause dans l’apprentissage jusqu’à ce que la vie redevienne plus « normale ». Je me souviens de mes jours/ migraine où l’enseignement se faisait…au lit et qui finissaient souvent en partie de chatouilles ou en construction d’une cabane.


Enseigner à vos enfants la fragilité de la vie et la priorité accordée à la famille sont aussi des leçons importantes.

5. Mon enfant n’est pas « au niveau »

L’apprentissage n’est pas un flux constant. Votre enfant va parfois faire des bonds prodigieux dans une matière et vous paraître être à la traîne dans une autre. Ce qu’il y a de bien avec l’IEF, c’est que nous n’avons pas à évaluer nos enfants selon des échelles arbitraires déterminées par les instances scolaires. Tant que nos enfants vont de l’avant et progressent, peu importe qu’ils ne connaissent pas la valeur des pièces de monnaie quand d’autres écoliers l’apprennent ou ne savent pas encore comment écrire en cursif, alors que d’autres enfants de leur âge le font.


Soyez certain qu’il y a apprentissage, certes différent, peut-être aussi selon un calendrier distinct, mais qu’il se produit néanmoins.

 

6. Je suis trop désorganisé(e)

Bien que l’organisation puisse être un élément de l’IEF, cela ne signifie pas que vous deviez reproduire une école à la maison. Vous pouvez tout à fait zapper la salle de classe, les cahiers par matière et même la cloche de récré ! Tant que vous vous assurez que l’enfant bénéficie de tous ses droits à l’instruction, et qu’il progresse d’année en année, selon ses capacités et les circonstances, alors, vous n’avez aucune obligation d’organisation. A part peut-être dans votre bibliothèque.

 

7. Je ne sais pas comment couvrir le programme

Vous n’avez pas à couvrir le programme ! Il peut vous servir de guide, mais acceptez le fait que vous ne couvrirez pas tout. Rassurez-vous…les écoles non plus.
Au lieu d’avoir peur de ne pas tout leur apprendre, donnez à vos enfants les outils et les compétences pour apprendre à apprendre. Mettez l’accent sur l’adaptabilité, la curiosité, les compétences de recherche d’information, l’esprit critique, et les outils techniques pour aboutir.

 

8. Et la socialisation

En tant que parents, vous avez la responsabilité de favoriser la socialisation de vos enfants : elle se fait naturellement au travers des rencontres du quotidien (marché, parc, lieux culturels…), mais aussi à travers les activités sportives, ou les ateliers artistiques, entre pairs ou en famille.
Ne cherchez pas à surbooker l’emploi du temps de vos enfants. Parlez avec eux de leurs besoins en matière de socialisation. Les introvertis n’auront pas beaucoup d’attentes dans ce domaine alors que les extravertis n’en auront jamais assez. Observez leur comportement, et travailler sur les compétences sociales.

 

9. J’ai peur de transférer mes difficultés dans une matière à mon enfant

Oui, c’est une possibilité… ou pas. Rien ne dit que vous allez influencer négativement votre enfant sur des matières que vous n’aimez pas. Moi qui suis une bille en mathématiques, j’ai réussi à instruire un fort en calcul ! Et ce grâce à des moyens faciles à mettre en place :
• L’utilisation d’un cours par correspondance ou de supports pointus prêts à l’emploi (lapbooks, notebooks….)
• l’embauche d’un tuteur
• l’inscription à un MOOC,
• l’adhésion à un atelier,
• un échange avec un autre parent à l’aise dans cette matière
• la présence d’un papy ou d’une mamy

 

10. Je ne peux pas être avec mes enfants toute la journée

Vivre 24h sur 24 avec ses enfants n’est pas toujours évident. L’instruction en famille est un acte désintéressé. Mais cela ne signifie pas que nous devons sacrifier notre santé mentale et physique sur l’autel de l’IEF. C’est normal de vouloir du temps pour soi, c’est même indispensable pour vous ressourcer !

Réussir en IEF, c’est aussi se confronter à ses plus grandes peurs : celui du regard ou du jugement des autres, la peur, réelle ou supposée de l’échec, du rejet…
« J’ai appris que le courage n’était pas l’absence de peur, mais la capacité de la vaincre. » Nelson Mandela.

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3 Commentaires

  1. Denis

    Merci beaucoup pour ce beau témoignage qui me redonne confiance 😉

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    • Axelle Rousse

      Nous sommes heureux que notre « humble » témoignage fasse son chemin ! Bonne route à vous ! Go go go !

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  2. Johanna

    Après 7 ans d’IEF, je sentais une baisse de motivation de mon coté. Je me suis retrouvée dans votre expérience et une brise d’espoir souffle sur ma motivation, mon energie. Je le reconnais, c’est un travail de président !! Merci pour votre témoignage et quel boost vous m’avez donné ! Merci beaucoup !

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