Vous êtes-vous déjà sentis gênés parce que vos enfants étaient encore en pyjama à quatre heures de l’après-midi ? Avez-vous déjà vous-même évité de participer à la conversation lorsque le sujet de l’heure du coucher est abordé avec d’autres parents ? Et l’heure du lever ?
Oui ? Alors avant de nous lire, écoutez cette chanson d’anthologie !
Cette idée de mauvaise habitude s’insinue facilement dans nos pensées ; et l’on pourrait s’imaginer que nous devons apporter des changements pour encourager notre tribu à se caler sur des horaires « standards ». Mais en vérité, nos soi-disant mauvaises habitudes constituent le sol fertile sur lequel s’appuie notre instruction en famille pour prospérer.
Les braves gens n’aiment pas que…les enfants veillent tard et fassent la grasse matinée
Votre enfant aime-t-il dormir ? Veille-t-il plus tard que ses camarades scolarisés ? Il existe pléthore de recommandations sur l’heure du coucher et la durée de sommeil. Je ne sais pas pour vous, mais avec mes quatre enfants, aucun d’entre eux ne s’est jamais glissé dans aucune de ces normes ! Au regard de ces normes, ils ont clairement de mauvaises habitudes de sommeil.
Mon fils aîné, alors âgé de 10 ans, aimait lire tard le soir : sa lampe de chevet brûlait encore à 23h00 ! Cela signifie aussi qu’il dormait plus tard que mes autres enfants. Au début, abreuvée par les conseils des médecins et des mamans, j’ai essayé de lui imposer un horaire plus en accord avec les « standards », mais j’ai vite réalisé que c’était peine perdue, et tout simplement contre-productif : il s’agissait du rythme naturel de son corps et son esprit. Le lendemain matin, quand il se lançait dans une conversation sur ce qu’il avait lu, je pouvais me rassurer : c’était un temps productif indispensable dont il avait besoin – ce n’est pas parce que je me couche avec les poules que je dois lui imposer mon rythme ! Qui suis-je pour faire obstacle à ce genre d’apprentissage authentique ?
Robin dormait dès 20h et faisait gracieusement tout le tour du cadran. C’est encore le cas aujourd’hui, lorsqu’il se couche à minuit, il se lève à midi 😊.
Corentin dormait peu. Couché à 21 heures, il se levait, en pleine forme, vers 5h30 et se pointait dans notre chambre pour nous informer que 1024+1024, ça fait 2048. Il avait 3 ans 1/2 ! Ses neurones étaient pleinement connectés dès potron-minet !
Benjamin, désormais âgé de 12 ans, n’a jamais été un grand dormeur. Tout bébé déjà, le mot sieste, même répété gentiment par une maman épuisée, le laissait totalement indifférent ! En ce moment, il se couche vers 22h30 et se lève à 7h00.
Heureusement, avec l’IEF, il est facile d’écouter les rythmes de chacun. Les noctambules peuvent profiter de leur soirée et étirer leur temps de sommeil sur la matinée. Je n’ose imaginer le désastre si j’essayais de forcer l’un de mes garçons à adopter les habitudes de sommeil de l’autre.
De fait, nous n’avons pas de mauvaises habitudes de sommeil. Nous avons des rythmes adaptés à nos besoins, qui peuvent évoluer dans le temps.
NB : Savez-vous que les habitudes de sommeil ont évolué à partir de la Révolution industrielle ?
Les braves gens n’aiment pas que…les enfants n’aient aucun emploi du temps
Mes parents m’ont souvent (trop ?) répété qu’avoir un horaire précis (stable, adéquat, normé, standardisé… remplacez « précis » par l’un de ces adjectifs, et vous obtiendrez le même conseil, répété à l’infini, par une multitude de parents sûrs et certains de leur bienveillance) est nécessaire pour nous permettre d’atteindre nos objectifs en ayant une vie saine.
Comme nombre d’entre nous, j’ai commencé à reproduire les modèles scolaires en imprimant de jolis emplois du temps au nom de chacun de mes enfants. Nous commencions vers 9 heures, avec une pause déjeuner et finissions vers 15h… Nous avons tenu, je dirais…, une petite semaine. Les lève-tard n’ont pas les yeux en face des trous, les lève-tôt ont déjà épuisé toutes leurs activités et veulent passer à autre chose. Et tout ce petit monde ronchonne ! Alors, prenant un virage à 180° (pas 360° dirait Corentin à 6 heures du matin, sinon, tu reviens au point de départ…), nous avons mis en place (en fait non, il n’y a rien à mettre en place !) le flux d’apprentissage en continu… que nous avons surnommé FAC 😊 !
Chacun mène ses activités à l’heure qu’il le désire, et nous choisissons ensemble des temps d’interaction à mettre en place pour partager nos envies, un atelier, une sortie…
Rien à voir avec de la paresse ! Nous travaillons/jouons/vivons à notre propre rythme et selon notre propre horaire.
NB : Et si on réfléchissait vraiment à cette histoire de temps ?
Les braves gens n’aiment pas que…les enfants mangent quand ils ont faim
Au fil des années, nos habitudes alimentaires ont évolué, et nos repas aussi. Chacun prend (ou pas) le petit déjeuner à l’heure qu’il le désire. Les lève-tard attendent le repas du midi (déjeuner en France, dîner au Québec) que nous partageons encore tous ensemble. Certains prennent un goûter, voire deux (c’est alors une collation), d’autres non. Et le repas du soir est souvent pris chacun de son côté, à l’heure de son choix.
Le repas pris en commun, nécessaire à la réunion de famille, perd cet aspect obligatoire avec notre vie « alternative ». Nous sommes ensemble 24h/24. Nous n’avons pas besoin de manger ensemble pour nous réunir et parler de sujets importants, ou pour resserrer les liens familiaux. La dimension sociale perd son sens, et l’on s’évite la tyrannie des repas en longueur si chers aux Français !
Finalement, cette liberté dans l’alimentation permet à chacun de trouver son propre rythme. Il aide les grands et les petits à écouter leur corps et à prendre conscience de ses besoins.
NB : Et pour en savoir plus sur les repas et les rythmes alimentaires.
Les braves gens n’aiment pas que…l’on ait aucune référence scolaire
Lorsque nous avons décidé d’instruire nos enfants en famille, nous avons choisi de les inscrire au CNED. Cela nous offrait un sentiment de sécurité : une plongée dans l’inconnu oui, mais avec un parachute en cas de crash. Comme si nous avions besoin d’un fil à la patte pour éviter de nous épanouir !
Nul besoin de lever la main pour poser une question : lorsque l’un de mes garçons se pose près de moi pour une activité, les questions mènent la plupart du temps à des thématiques bien éloignées du sujet principal. Par exemple, avec Benjamin, nous avons lu Le quark et l’enfant (pour la deuxième fois, en fait), nous avons évoqué le tableau des éléments : il a fallu poser le livre pour explorer le tableau et comprendre (superficiellement pour le moment) sa classification… je ne sais trop comment, nous avons dévié sur les chimistes et j’ai commencé à lui présenter le père de la chimie, Lavoisier, et l’excellent dossier du CNRS. Et la conversation a dévié sur la place des femmes lorsqu’il a vu le tableau de Lavoisier et de sa femme : et la question suivante a été sur le féminisme… puis la place des femmes en politique. Bref, vous l’aurez compris, il vaut mieux que nous ne suivions pas un emploi du temps strict, ni imposions d’étudier une matière chaque heure…
Ni notes ni tests : Je sais ce que je leur donne (conseille) à apprendre, ils m’étonnent toujours en en sachant plus ! Nous vivons ensemble, nous discutons, nous explorons, nous débattons. Sans test et sans classement, nous montrons à nos enfants que l’apprentissage est naturel et a lieu tout le temps. Nous montrons que nous valorisons l’apprentissage pour l’apprentissage et non pour la récompense. Nous voyons l’apprentissage comme un vaste océan plutôt que comme un bachotage perpétuel.
Standards scolaires : Nous savons tous que chaque apprenant est unique et apprend à des rythmes différents. Nous avons le privilège (le pouvoir) d’abandonner la progression standardisée. Bien sûr, elle peut être une ressource parmi d’autres pour y sélectionner des sujets qui intéressent nos enfants, mais nous n’en sommes pas les esclaves.
Terminer les manuels : Lorsque votre enfant a maîtrisé un sujet ou a juste besoin d’une pause, sautez une page ! Passez une section entière si nécessaire !
L’IEF permet de suivre une autre route…que les braves gens ! Et c’est ça qui est chouette. Comme le dit la chanson, on ne fait de tort à personne. Alors continuons à collecter, cultiver et maîtriser avec plaisir toutes les mauvaises réputations épinglées par nos braves sociétés standardisées ! C’est notre credo !
Et vous ? Quelles « mauvaises » habitudes cultivez-vous avec bonheur dans votre IEF ?
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